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Affichage des articles du octobre, 2017

Wabi-Sabi 侘寂 (ne pas confondre avec le Wasabi!) 茶道

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Un des piliers de la voie du thé (茶道/chadō) réside dans le Wabi-Sabi ( 侘寂) , concept japonais pluriel, simple et complexe à la fois. On se contentera de l’effleurer.  Parc national de Kalbarri (Western Australia) 2016 ©levaporettoblogue.blogspot.com Le Wabi-Sabi a été entre autres théorisé par le maître de thé zen Sen no Rikyū (1522–1591) lequel souhaitait redonner à la cérémonie du thé le souffle zen de ses origines, dans le sillon de la pratique simple et austère de Murata Jukō (1423–1502). Le Wabi-Sabi nous invite à regarder le monde autrement, à chercher le  beau non dans ce qui nous est souvent présenté comme tel : le brillant, le magnifique, le neuf, le jeune, le coloré, le pimpant, le cher, le somptueux, le glamour, le « parfait », mais au contraire à porter son attention vers les choses simples, modestes, patinées par le temps, parfois dissymétriques, bancales, rugueuses, délavées, abîmées même, « imparfaites » donc au regard des canons de l’esthétique

Prendre le temps - 茶道

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Aimer le thé , c’est embrasser une façon particulière d’appréhender le monde. La tradition japonaise parle de la « Voie du thé » (le chadō - 茶道 ). Mais nul besoin d’être engagé sur ce chemin-là pour en comprendre les principes, voire en faire l’expérience. Nuances de la mer ionienne 1, hiver 2017  ©levaporettoblogue.blogspot.com En versant de l’eau chaude dans une théière, je me suis arrêtée hier sur l’expression « prendre le temps ». Curieuse chose si l’on y pense que de devoir « prendre le temps » : prendre le temps à quoi, à qui ? Comme si consacrer le temps nécessaire à accomplir un acte ou élaborer une pensée était une entrave au déroulement « normal » des choses.  Or, ne devrions-nous pas considérer, au contraire, plus juste, plus satisfaisant, plus naturel de « prendre le temps » que de « ne pas prendre le temps », agir et penser dans la vitesse voire l’irréfléchi? Impossible, de fait, pour préparer un bon thé, de ne pas « prendre le temps ». La matérialité d

Un thé Pu’erh à Ucluelet (Vancouver Island, British Columbia, Canada)

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La tempête s’était tue. Les vagues gigantesques du pacifique ouest avaient laissé place à un paysage de marée basse dans la brume, les silhouettes des arbres dessinaient des ombres chinoises sur l’horizon gris. Les eaux de l’océan s’étaient retirées, dégageant une rive caillouteuse traversée de courants peu profonds, parsemée d’algues géantes. Les saumons jaillissaient de l’eau vive.   Un aigle à tête blanche, posé sur la branche la plus haute d’un cèdre rouge, prit son envol. Les amples ailes brunes dessinèrent des cercles dans le ciel de la fin du jour. Ucluelet, Ile de Vancouver, 2017  ©levaporettoblogue.blogspot.com Et il a surgi de la forêt pluviale, l’animal totémique, l’ours brun, puissant et agile, calme et solide.   Il a marché tranquillement le long de la rive, d’un pas souple et élégant. The Great Bear , Roy Henry Vickers De la cabine du bateau, nous l’observions, fascinés par la beauté première de la scène. J’aurais aimé me rapprocher de la

VANCOUVER

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Vancouver, ville de verre ©levaporettoblogue.blogspot.com Vancouver Latitude : 49°14′58″ Nord Longitude : 123°07′09″ Ouest Côte pacifique Erables rougeoyants Totems, jadis, Potlatchs Vol de l’aigle à tête blanche Tlingits, Haïdas, Kwakwaka’wakws, Salish, Kootenays, Nootkas…   1778 Année sombre Cook a posé un pied sur la terre d’une île Il a planté le drapeau de la couronne britannique Puis ils ont renommé les fleuves, les montagnes, les vallées Les ont vidés de leurs esprits Vancouver 2017 British Columbia Tissage de métal et de béton Sur les terres des peuples premiers Forêt d’arbres de verre opaques Ville parfaite, lisse et sans odeurs Les fleurs sont délavées Les masques des Indiens rangés dans les musées Les langues enregistrées Masque autochtone (Museum of anthropology) Melting pot fondu dans la marmite à dollars Chinatown Filles lipstick Garçons aimables Tant que coule la pale ale Qu'abondent burgers et sushis mayo S