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Affichage des articles du mars, 2017

Venise sérénissime

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Tableau nocturne des eaux de Venise ©levaporettoblogue.blogspot.com Venise, ville archipel Venise n’est comparable à rien ; Venise c’est Venise, c’est tout. Une extraordinaire réalisation humaine, une ville construite sur l’eau, une utopie faite pierre, fruit de l’imagination et des mains qui l’ont érigée au fil des siècles. Cité-Etat, Sérénissime. Ville archipel où marchands, voyageurs, artistes, artisans, puissants et pêcheurs,  habitants et gens de passage circulent en permanence depuis des siècles, sur l’eau et sur terre, d’île à île, de quai à quai et Venise d’ailleurs a sa langue propre pour nommer ses voies de circulation qui divisent si l’on peut dire ses « six quartiers », ses « sestieri ». Une longue liste poétique vient accompagner la déambulation dans Venise : « canal », « calle », « ruga », « salizada », « rio », « fondamenta », « riva », « sottoportegio », « lista », « piscina », « campo »… Et chaque voie raconte une histoire, c

Les dentellières de Burano

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  Dentelle, Gros point de Venise (dentelle à l’aiguille), 2 ème moitié du XVIIème siècle     ( ©levaporettoblogue.blogspot.com) Sait-on qu’Athéna, célèbre déesse de la sagesse et de la guerre, était aussi patronne des travaux textiles, du filage, du tissage, de la tapisserie ou encore de la broderie ? Sait-on encore que la déesse à la chouette ne supporta pas le défi que lui lança la jeune tisseuse Arachné et encore moins la dextérité et l’effronterie dont fit preuve la jeune lydienne, qui osa l’affronter en confectionnant, c’était aller trop loin, une toile représentant les amours de Zeus ?     Velázquez, La Fable d'Arachné ou Les Fileuses , vers 1657, Madrid, musée du Prado Mais si le mythe nous raconte qu’Arachné fut finalement transformée en araignée par Athéna courroucée, c’est bien qu’elle continue pour l’éternité de tisser des toiles magnifiques et qu’il existe ici-bas, hors de l’Olympe, des êtres capables de créer des choses dont la beauté

"Gallipoli : the scale of our war", Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa de Wellington (Avril 2015 - Avril 2019)

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Comment, pour une société démocratique du XXIème siècle, se souvenir de ceux qui sont morts à la guerre ? Comment transmettre à tous – concitoyens de toutes générations mais aussi visiteurs étrangers – la connaissance d’épisodes douloureux du passé ? La question est formulée simplement ici mais peu ont su y apporter une réponse satisfaisante et, partout où elle a pu être posée ouvertement (c’est-à-dire dans des sociétés suffisamment démocratiques), la réponse reste en chantier, malgré le temps qui passe, malgré les travaux des historiens, malgré les actes commémoratifs et officiels.  D’une part car, c’est une évidence, il n’y a pas de regard neutre, unique et consensuel sur l’histoire ; d’autre part parce qu’histoire et émotion (je préfère ce terme large à celui de « mémoire » qui reste, au final, indéfinissable et conflictuel) ne peuvent être totalement dissociées quand il s’agit de commémorer, de se « souvenir ensemble » en particulier de moments douloureux. P