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Affichage des articles du janvier, 2017

Écriture

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© levaporettoblogue .blogspot.com Eaux nocturnes de Venise   Le monde de l’écriture est rassurant et abyssal… n’avez-vous jamais ressenti le vertige d’imaginer vous perdre dans la bibliothèque babélienne et imaginaire de Borges, celle qui contient tous les livres de 410 pages possibles et donc tous les livres du monde, disparus, conservés, à venir et les autres, ceux qui ne seront pas écrits dans le monde extérieur à cette fiction ? Combien de chef-d’œuvres sont ainsi restés silencieux ? Mais l’écriture est aussi tout le contraire : elle encadre, nous rassure par sa matérialité, ses signes de ponctuation, la majuscule qui commence la phrase et le point qui la termine. J’aime cette matérialité de l’écriture, c’est pourquoi malgré le virtuel, la blogosphère, je n’abandonnerai jamais les livres de papier, les stylos, les encres, les carnets, les tables de bois, les papeteries et les bibliothèques.

Blogueuse

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        © Jupiter Penser au lieu de dé-penser Il y a trois ans exactement, j’ai changé de vie, bouleversé ma « vie d’avant », celle qui aurait pu être la mienne jusqu’à l’âge de la « retraite ». Par choix et non par obligation. Sauter dans le vide. Ce n’est pas chose aisée, surtout quand rien ne nous y oblige. S’extraire du confort matériel et de l’inconfort  psychologique de la « vie moderne » (l’infernal cycle du toujours plus, toujours plus vite, plus le temps de penser, de regarder la nature, de respirer de l’air pur… car le temps des réunions, des chiffres, des bilans, des «  power point  », des échéances, des colloques, des agendas, des calendriers, des médailles, des récompenses, des guerres et des traités, des gens pressés, ce temps n’attend pas).  Cesser de compter et d’empiler les actes vides, les discours creux. Penser au lieu de dé-penser.  Ouvrir une porte dont on ne sait pas ce qui ce cache derrière, avec le sentiment

Aborigènes d’Australie : absence/présence

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© levaporettoblogue .blogspot.com Lumière des Territoires du Nord Darwin(NT) C’était dans les rues de la capitale des territoires du Nord de l’île continent, région la plus chaude, la plus humide, la plus torrentielle pendant le wet, la mousson australe. Les crocodiles y peuplent les billabongs qui sillonent la terre rouge, les plaines marécageuses, les mangroves qui bordent les villes, la mer qui se fracasse près des villages. Ce soir-là à Darwin, il faisait chaud et lourd. Aux abords du centre commercial, ouvert tard quand les autres échoppes baissent leurs rideaux de fer dès 17 heures, paradoxalement quand l’air devient respirable, j’ai croisé cette vieille femme dans la nuit, sur son fauteuil roulant, elle était pauvre, poussée par une grosse femme, sa fille peut-être. Plus loin marchait un homme, lentement, peut-être son mari. Ils criaient, fort et violemment. Mal vêtus, les cheveux en broussaille, sans chaussures, comme ivres, il erraient dans cette rue, le lon

Aborigènes d'Australie : Jabiru

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© levaporettoblogue .blogspot.com Au loin, le parc de Kakadu ou la terre d'Arnhem J’ai eu la chance de percevoir une infime partie de ce qui appartient encore aux aborigènes dans les territoires protégés. Protégés de quoi ? De la culture blanche aux yeux bleus, anglophone, chrétienne, monothéiste , industrielle, capitalis te qui a débarqué sur leur terre il y a si peu de temps au regard des dizaines de milliers d’années de leur présence sur ces terres des antipodes.  Nous avons pu accéder à un village aborigène, un matin. Les bus a traversé des kilomètres de terre rouge et puis nous avons aperçu les premières maisons aux toits de tôle ondulée. Si je n’avais pas su où je me trouvais, j’aurais pu dire que nous arrivions dans un village d’Afrique. Le long de la route de terre, il y avait des chiens s ans collier . Près des maisons, des enfants pieds nus nous regardaient passer. Le guide nous a amené à un centre d’art communautaire, des hommes y peignaient

Sérendipité : les voies heureuses du hasard

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© levaporettoblogue .blogspot.com   Un jour, par hasard, en Angleterre, je suis tombée sur ce mot : «  serendipity  ». J’ai aimé sa sonorité étrange, la musique de ses cinq syllabes que je ne pouvais raccrocher à aucune étymologie évidente. Sérénité ? Pitié ? Serenity  ? Pity  ? Alors je me suis documentée (à l’époque, les ordinateurs n’avaient pas encore tout envahi, et je suis allée à la bibliothèque ouvrir un gros dictionnaire qui sentait bon le vieux papier ).  La rencontre fut bouleversante. J’avais trouvé, sans le chercher, un mot qui correspondait parfaitement à ce que tant de fois j’avais vécu, en particulier dans les bibliothèques, mais au fond, partout, tout le temps, si l’on voulait bien ouvrir les yeux : la «  serendipity  » était ce hasard heureux qui vous faisait découvrir ce que vous ne cherchiez pas, enfin pas consciemment.  On a beau élaborer des projets, griffonner des agendas très sérieux, planifier l’avenir – proche et lointain –, étudi

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