Thé infini - Mots et images
Il y a quelques mois, j’avais écrit un petit texte
sur l’infini du thé. J’ai eu envie de le reprendre, de le mettre en miroir avec
des images. J’aime l’image quand elle n’est pas une illustration mais quand
elle entre en résonance avec des mots. Le dialogue entre le texte et
l’image fait alors apparaître de nouveaux sens.
Stéphane Barbéry, Offrir l'invisible |
Il est si difficile de condenser en quelques lignes le pouvoir d’une poignée de feuilles de thé arrosée d’eau chauffée. Derrière l’apparence du rien elle abrite le tout. Et, si l’on y est sensible, c’est le surgissement de la beauté subtile du monde que la dégustation de thé rend possible.
J’en
ai passé des heures dans/à la Recherche
du temps perdu, dans cette cathédrale littéraire, et Marcel Proust aussi
aimait s'attarder sur les détails, regarder les chatoiements des infusions sombres :
« Comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à
tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier
jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se
contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons,
des personnages consistants et reconnaissables, de même […] tout cela qui prend
forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. » Marcel
Proust, Du côté de chez Swann, GF
Flammarion, Paris, 1987 (1ère éd. 1913), p. 145.
Références :
J’admire les œuvres de ces deux artistes qui
illustrent chacun à leur manière la voie du thé :